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Clik here to view.Selon l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), l’aide publique au développement (APD) fournie par les pays riches en 2010 a atteint 129 milliards de dollars (90 milliards d’euros). Evidemment, personne ne va s’en plaindre, mais intéressons-nous davantage aux détails de cette APD afin de voir si cette augmentation est une réelle avancée.
Malgré la crise, les pays riches ont augmenté leur aide de 6,5% en 2010 par rapport à 2009. Les États-Unis restent le plus gros contributeur, suivi du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne. Avec 70 milliards de dollars, l'Union européenne fournit 54 % de l'aide.
Cependant, il faut se rappeler qu’en 2005 lors du G8 de Gleanagles (Ecosse), les pays riches avaient promis d’essayer d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement, adoptés en 2000 par 189 Etats. Ils s’étaient même engagés à porter leur aide à 0,51% de leur revenu en 2010. Force est de constater que le compte n’y est pas. En effet, il manque 19 milliards de dollars en 2010. Seuls la Suède, le Danemark, le Luxembourg et les Pays-Bas sont déjà au-delà de la barre de 0,7% fixée pour 2015.
Le montant de l’APD française se rapproche de ses engagements internationaux et atteint 0,5% du Revenu National Brut. La France a défini 14 pays pauvres prioritaires d’Afrique subsaharienne en 2010. Cela semble contradictoire, mais l’APD est de plus en plus octroyée sous forme de prêts plutôt que de dons. Or seuls les pays émergents sont solvables pour avoir accès aux prêts, ce qui exclut les pays les plus pauvres qui, eux, ne peuvent faire reculer la pauvreté que grâce aux subventions, en plus de politiques structurelles, évidemment.
« L’APD française finance essentiellement de gros investissements dans les centres urbains et sous forme de prêts, constate Sophie Tolachides d’Eau vive, membre de la commission innovants du regroupement d’ONG Coordination SUD. Seuls 12% des engagements de l’aide « eau et assainissement » iront aux 14 pays prioritaires et 6% seront accordés sous forme de dons. »
« On compte près d’un milliard de personnes souffrant de la faim dans le monde, pourtant l’aide « agriculture et sécurité alimentaire » a baissé de 15% entre 2007 et 2009 » explique Jean-Cyril Dagorn d’Oxfam France, membre de la commission Agriculture et alimentation de Coordination SUD. Elle représente moins de 5% de l’APD.
Les ONG n’ont de cesse de dénoncer les tours de passe-passe de l’APD française. Comme l’aide aux DOM-TOM ou encore l’accueil des étudiants étrangers… comptabilisés comme de l’APD.
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L’aide au développement en hausse : une réelle bonne nouvelle ?
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